Les 3R ou l’éthique dans la recherche scientifique
La recherche scientifique sur les animaux a permis des avancées incroyables dans la compréhension de leurs comportements naturels, de leurs capacités de raisonnement, et de leurs émotions. Cela nous a permis de mieux comprendre l’évolution de l’être humain mais aussi d’appréhender les problèmes médicaux. On doit en effet beaucoup aux animaux !
Pendant longtemps, les règles sur les traitements pouvant être effectués sur les animaux impliqués dans la recherche scientifique étaient peu rigoureuses, mais plus la compréhension de la notion de souffrance animale (physique et morale) a avancé et plus la protection du bien-être de ces animaux s’est renforcée. Aujourd’hui, la plupart des études scientifiques dans le monde doivent démontrer qu’elles ont pris en compte le bien-être animal en respectant les “3R” : remplacement, réduction, raffinement.
Le « Remplacement » signifie que les alternatives à l’utilisation d’animaux vivants doivent être considérées. Ce remplacement des animaux peut être complet, par exemple par des modèles de culture cellulaire ou de modèles informatiques, ou relatif, par exemple en utilisant des animaux ayant un seuil de douleur moins élevé (certains invertébrés). Néanmoins, le remplacement n’est pas toujours possible, par exemple dans la recherche sur le comportement et la cognition animale.
La « Réduction » signifie que le nombre d’animaux utilisés dans l’étude soit optimal : on réduit au strict nécessaire le nombre d’animaux qui permet de déceler (si elles existent) des différences significatives entre les groupes. Sinon l’étude ne servirait à rien, et les animaux seraient utilisés pour rien. On peut aussi aider la réduction en maximisant la quantité d’information obtenue pour chaque individu, par exemple en le testant dans différentes situations, en observant plusieurs comportements à la fois, ou en le suivant de sa naissance à sa mort.
Le « Raffinement » implique que les méthodes utilisées dans l’étude sont les plus avancées en matière de bien-être animal, c’est-à-dire des méthodes minimisant la souffrance physique et psychologique. Ces méthodes peuvent être l’utilisation d’outils permettant des mesures non-invasives (ex. évaluer la température d’un animal à distance avec la technologie infrarouge au lieu de se servir d’un thermomètre) ou réduire le temps passé dans un test (ex. conduire un test comportemental de 5 min au lieu de 10 min devrait réduire la détresse de l’animal).
Récemment, un quatrième R est considéré : la « Réhabilitation » (ou Retraite) des animaux de laboratoire. Cela veut dire que les scientifiques doivent maintenant s’assurer que le devenir des animaux utilisés dans leur étude a été considéré, et que (si possible) des alternatives à l’euthanasie ont été trouvées et mises en place. C’est dans ces deux derniers R que s’inscrit la mission d’Éthosph’R : en proposant des formations et interventions de sensibilisation et en évaluant la bonne mise en pratique des réhabilitations, l’association chercher à promouvoir les alternatives de retraite des animaux de laboratoire et à améliorer la prise en compte du bien-être, principalement social, des animaux.